Ce livre a une histoire riche et parfois tourmentée, mais
c'est le sujet, qui le veut.
Je l'avais terminé - et je n'ai d'ailleurs depuis
pratiquement modifié aucun mot - mais les éditeurs le
refusaient les uns après les autres.
A cette époque, et cela n'a guère changé, tous les auteurs
se sentaient obligés de présenter en parallèle les deux
souffrances israélienne et palestinienne.
C'était d'ailleurs mon idée de départ ( voir manuscrits).
En fait, j'ai accordé plus de place et de force à la parole
palestinienne. Pour des raisons personnelles, je me sentais
vraiment en capacité de lui donner vie. Il me semblait aussi
que la parole israélienne était déjà heureusement largement
présente et entendue.
Je pense que ce choix a été une des raisons de la difficulté
de trouver un éditeur.
Du coup, j'ai pensé au Grand Prix du Livre Jeunesse du
Ministère de la Jeunesse et des Sports qui existait alors.
Je leur ai envoyé mon manuscrit. Ceci présentait en outre un
avantage qui est devenu je crois déterminant : je devais
prendre un pseudonyme, puisque ce prix était attribué sur
manuscrit anonyme non éditée. Je me suis appelé Leïda
Monouri. C'est plus féminin que Jacques Vénuleth, et la
référence au Proche-Orient est possible.
Du coup, l'histoire qui était qualifiée par certains d' «
artificielle » est apparue « vraie ». Comme quoi ! Et j'ai
obtenu le Grand Prix 94 (jury adulte). Merci encore à ce
jury et à sa présidente Ruth Stegassy.
Et j'ai été publié.
J'ai relaté dans l'ouvrage ci-dessous certaines difficultés rencontrées, à la limite de l'insulte, avant la publication :
Je reprends encore certaines explications sur l'histoire de l'ouvrage dans cet article de la revue Citrouille (n°9 juin 95)